🇭🇹 Haïti s’incline 3-1 face au Canada, mais remporte haut la main la Coupe de l’ambiance à Montréal

Par Héraud Chéry — 3 juin 2025

Montréal — Sur la pelouse du Stade Saputo, le tableau affichait une défaite (3-1) pour l’équipe nationale féminine haïtienne face au Canada. Mais dans les tribunes et dans les rues de Montréal, Haïti a remporté une victoire éclatante, symbolique et inoubliable : celle de la passion, de l’unité et de l’ambiance.

Dès le début de l’après-midi, le quartier Viau a été plongé dans une marée bleu et rouge. Des milliers de fans haïtiens, venus de tout le Québec, d’autres provinces canadiennes, des États-Unis et même de la diaspora européenne, ont convergé vers le stade. Selon les observations sur place, 18 321 spectateurs étaient présents — dont près de 98 % de supporters haïtiens — créant une atmosphère comparable à celle d’une fête nationale.

Tambours, chants, drapeaux, vuvuzelas, danses traditionnelles : les Haïtiens ont fait du Stade Saputo une scène vivante de culture et de fierté. Si le Canada a dominé sur le plan technique avec trois buts, les Grenadières ont marqué un but salué comme un exploit… et n’ont jamais perdu le cœur du public.

En toute fin de match, Melchie Daëlle Dumornay, alias Corventina, a offert un moment de pure magie. Un dribble de génie, fluide et audacieux, qui a électrisé les tribunes. Ce geste a rappelé pourquoi elle est aujourd’hui l’une des étoiles montantes du football féminin mondial.

Mais la fête ne s’est pas arrêtée au coup de sifflet final. Devant le Stade Saputo, un groupe de rara s’est spontanément installé, transformant les abords du stade en un carnaval improvisé. Griot, tambours, cuivres, danses : Montréal a vécu une nuit aux couleurs d’Haïti.

💬 “Yo fè 3 sou nou, men nou fè 100 sou yo nan kè nou.”
(“Ils nous ont mis 3 buts, mais nous, on les a battus 100 fois dans le cœur.”)

Une phrase poignante, devenue virale, qui résume l’état d’esprit de cette rencontre hors du commun.

En conclusion…
Si les dirigeants haïtiens faisaient preuve ne serait-ce que de 10 % de la discipline des Grenadières et de 5 % de l’organisation des fanatiques au Stade Saputo, Haïti jouerait peut-être déjà dans la grande ligue du développement.
En attendant, pendant que Port-au-Prince s’enlise dans des promesses, Montréal a prouvé qu’on peut perdre un match… mais gagner tout un peuple.

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✍️ Héraud Chéry – Journaliste collaborateur, www.saintlouisdunord.tv